vendredi, septembre 29, 2006

Parenthèse

Comme je les aime ces parenthèses... Celles partagées avec Michèle autour de la même table, des mêmes mets bien épicés, de tant de mots bien échangés et de la bonne humeur qui nous reprend inlassablement quand la mélancolie aurait pu être maîtresse. C'est pour ces moments magiques et aussi pour tous les autres que j'apprécie tant cette complicité. Parce qu'elle n'a pas besoin d'excuses, parce qu'elle ne prête à aucun jugement, parce qu'elle est sereine et bienfaitrice... Parce qu'elle est authentique tout simplement. Merci.

mercredi, septembre 27, 2006

alors là...

Alors là... Si je commence à me laisser aller à l'émotion de quelques larmes devant une série gentillette à la téloche,
Alors là... si je commence à me prendre un fou rire devant le ridicule d'une situation que j'aurais espérée un petit pas en avant et qui s'avère une grande claque parce que l'interlocuteur n'était simplement pas sur la même longueur d'onde,
Alors là... Si je parviens aujourd'hui à me concentrer sur un émincé de poulet bien doré, une salade de haricots verts et tomates cerises pommes de terre rissolées pour que le repas soit agréable pour les anges qui reviennent du sport, alors que la journée a été excédante,
Alors là... Si je ne me préoccupe pas de demain alors que ce soir, le coeur a le palpitant qui s'emballe... Et bien ma foi, c'est que la vie est toujours bien là et que demain, on se réveillera encore, qu'on sourira avec plaisir, simplement en se rendant compte un peu plus que c'est une émotion qui touche, qui donne de l'énergie aux autres et un peu à soi aussi.

lundi, septembre 25, 2006

Gamme


Ce soir, j'ai écouté Lucie faire ses vocalises. Petite voix fluette qui chantait inlassablement le sol et le la... Le fa pose encore quelques petits soucis. Dans la voiture, au retour de la soirée bi-hebdomadaire chez les amis Jaquot et Claire, on s'en est donné à coeur joie... Du do au fa, aucune difficulté... A partir du sol... C'est une cacophonie joyeuse qui prend le dessus. Milo rappe et Louise folklorise. Mais le plus beau, c'est sans doute le son limpide et franc des fous rires qui ponctuent cette interminable litanie. Un remède invincible au coup de blues du lundi soir...

dimanche, septembre 24, 2006

St Idesbald

"Maman, tu as déjà eu l'impression de ne pas vraiment être là où tu es ? Je veux dire... Tu sais ce que tu es là, tu es content d'être là et pourtant tu as la drôle de sensation que tu n'es pas vraiment là..."
"Oui mon ange, ça arrive... Est-ce que c'est désagréable ?"
"Non, pas du tout... Seulement étrange"

Peut-être est-ce dû à la température ? Juste l'impression qu'elle est l'égale de celle du corps, comme si aucune contrainte extérieure n'existait. Peut-être est-ce dû à la lumière ? Le soleil est présent sur le rivage ce week-end mais il a fallu du temps au vent pour chasser les nuages blancs qui alourdissaient l'ambiance. La mer m'a rappelé bien des souvenirs éparpillés qui me sont revenus en vrac, petits bouts d'histoires ramenés du large par l'écume récurrente.

Une nuitée folklorique avec une bande d'amis et l'âme d'une maison sans chauffage
Une fête de saint sylvestre folle quand nous étions encore bien jeunes autour d'une fondue chinoise préparée par Etienne
La douceur d'un petit séjour très tendre sous le soleil d'une fin d'un autre été...

Sensation d'abandon complet lorsqu'étendue à même le sable, il m'a suffit d'ouvrir les yeux pour me perdre dans l'immensité du ciel. L'air est doux, le vent délicat et le clapotis des vagues, une complète invitation à la rêverie. Les touristes sont peu nombreux, juste assez pour que la côte soit accueillante.
Les enfants semblent ravis de leur escapade... Juste une flânerie du bord de mer.

jeudi, septembre 21, 2006

Histoire de coeur


Aujourd'hui, Stéphane n'a pas passé sa stature imposante dans l'ouverture de ma porte pour son bonjour souriant.
Aujourd'hui, Stéphane ne s'est pas emballé sur le comment augmenter le potentiel de ses chefs d'équipe.
Aujourd'hui Stéphane ne m'a pas proposé de partager un repas improvisé à midi au coin de la rue.
Aujourd'hui, je n'ai pas entendu son expression fétiche "Au jour d'aujourd'hui..."
Parce que sans doute, au jour d'aujourd'hui, Stéphane se bat pour une nouvelle vie. Le coeur a laché en plein jour, épuisé, las et rebelle, il a morflé, a refusé de s'abreuver, s'est étouffé, lentement.
Hier, Stéphane a fêté avec nous ses 40 ans.
Aujourd'hui Stéphane restera allité, entubé, encadré de blouses blanches plutôt que de bleus de travail.
Aujourd'hui, la carure, la constance, les boucles grises et les clins d'yeux à peine ridés de Stéphane m'ont manqué.
Aujourd'hui, j'ai peur pour lui.

mercredi, septembre 20, 2006

Chute des feuilles


Cet après-midi, Marc est venu s'asseoir dans mon bureau pour une petite halte journalière de quelques minutes qui nous devient coutumière et combien salutaire...
En regardant le calendrier, je constate que c'est déjà le passage de saison demain. "Et ben, va falloir se remettre à être attentif aux gaillards..."

L'arrivée des équinoxes est trop souvent l'occasion de remises en question bien difficiles. Réglées comme des horloges intérieures, les âmes se réveillent et doutent... "Ben voyons, voilà qui va égayer un peu nos journées !!!"
Marc est responsable de la mise en fabrication. Gradué en chimie, il est devenu, au fil de ces vingts dernières années, une véritable anthologie de connaissances sur des matières qui nous échappent. Il est incollable sur les composants des sables et sur les procédés aujourd'hui tombés dans l'oubli des techniques de modelage, bases du métier de fondeur. Un grand expert en obsolète en quelque sorte.

Cet homme au savoir si pointu et rare va donc devoir se focaliser un peu plus les prochaines semaines sur ses hommes, les accidents risquent d'être plus nombreux. Il s'agit d'être doublement attentifs aux états d'âme en oubliant les siens. Mais Marc a la force avec lui, la gnac qui transporte, une poigne de fer et un verbe acéré. Nul doute qu'il glissera sans encombre jusqu'à l'hiver prochain, avec la rapidité, la minutie, la précision et le savoir faire qu'on lui connaît.

Regard perdu à travers les stores de la grande fenêtre plein sud du bureau. C'est vrai que les couleurs roussissent peu à peu, que l'obscurité s'éternise le matin et se précipite plus tôt chaque soir. C'est vrai que cette atmosphère incite aux réflexions plus profondes... Heureusement, le soleil nous cajole encore de ses rayons... Il s'agit d'en profiter... Encore un peu.

mardi, septembre 19, 2006

Mise à pied

Depuis quelques semaines, ce n'est pas le pied...
Pied de nez aux grandes promenades en ville ou en forêt, mes orteils douloureux ont abdiqué.

Après des minutes interminables à faire le pied de grue dans la salle d'attente bondée de l'acupuncteur, je me suis enfin allongée sur la table... Des aiguilles courtes et fines ont sillonné le chemin parcouru par la circulation sanguine pendant un long moment où, tenue de rester immobile et calme, j'ai laissé la musique douce de la grande salle chaleureuse fermer mes paupières.

Je ne sais pas trop combien de temps je suis restée ainsi, entre la langueur d'une fin de journée et les soucis qui se dissipent comme hapés par les piqures délicates... J'ai repris la voiture et, le pied léger, j'ai pu rejoindre gentiment mon pied à terre...

vendredi, septembre 15, 2006

poser les mots

Plus d'un mois sans un mot, sans une virgule pour prendre la respiration nécessaire, sans un point d'exclamation pour s'extasier, sans un point d'interrogation pour douter, sans point final pour se rassurer...
Un mois sans écriture aucune car les choses de la vie ont repris le dessus. Il s'agit de reprendre en force l'organisation du début de l'année scolaire avec les anges, de penser à tout et encore davantage. Il s'agit de répondre aux contraintes du boulot sans cesse plus exigeant, il s'agit de ne surtout pas oublier d'être attentifs aux proches, les parents, les amis, il s'agit de faire la part des choses. De laisser de côté les rudesses du quotidien pour s'ocroyer des moments de paix et de réconfort. Comment apprend-on à gérer sa vie dans le rythme effrené d'un quotidien qui use ? Pourtant, la dynamique est motrice. Je ne saurais m'en passer, je crains seulement de passer parfois à côté de l'essentiel ... encore une fois.

Et puis non, je refuse, juste un petit coup de blues impromptu lié à la fatigue du moment... Entre l'écriture de ce premier paragraphe et du second, il y a eu un petit tour des blogs, les anciens et les nouveaux, des tranches de vie et d'optimisme livrées en images et en mots, des témoignages d'espoir heureux. Vous avez bien raison tout le monde, la vie est remplie de gens merveilleux, de belles choses et de moments fantastiques... Alors, au diable le morose... Je file préparer un bon petit repas pour les amis qui viennent souper ce soir. Allez zou... Finalement la vraie vie c'est ça... Et puis les anges me reviennent dans 7 jours enrichis de nouveaux souvenirs et de promesses de beaux plaisirs à partager... En bord de mer, bon plan tout ça !!!