vendredi, mars 31, 2006

Bal du vendredi soir

Paroles du quotidien fredonnées avec la fluidité et l'humour d'une voix bien souriante et Claire...
Saule raconte ses histoires chantantes et tout s'egaye d'une bonne humeur canaille.
L'homme est bon et franc et ses textes décidément fort plaisants.
A consommer sans modération... Courez, courez, c'est du Belge... oui, du bon Belge.


Un petit morceau de choix... "Un mardi soir à l'opéra"... Plage cachée de fin de cd, comme un bis bien mérité, drôle, si drôle.

mercredi, mars 29, 2006

Contes de faits


Comme les carosses dorés d'aujourd'hui sont capricieux... Et que peuvent faire les pauvres princesses tiraillées dans un emploi du temps minuté lorsqu'un bruit de cartes à jouer se faufile brusquement dans les rayons épais d'acier de leur fiacre ? Les chevaux s'emballent et voilà que tout s'allume sur le tableau de bord et que l'alarme s'entête à hurler que la toux et les saccades ne sont décidément pas des signes de bonne santé, qu'il est temps de s'arrêter. Cet étrange dessin dans le voyant lumineux jaune annonce stoïquement le diagnostic : c'est le moteur qui souffre le martyr... Heureusement, les magiciens de la mécanique, dans leur petit atelier, ont vite fait de soigner la fièvre... Il est donc finalement possible de s'échapper in extremis pour récupérer tant de précieuses minutes perdues.

Les princes ne semblent pas en reste. J'ai cru apercevoir au loin qu'une seconde machine infernale donnait une toute autre leçon. Son hayon exaspéré par les coups d'accélérateurs a fait un pied de nez moqueur au conducteur un peu nerveux... Gros éclats de rire et de glace vengeurs qui s'etouffent finalement dans un bruit sourd en s'effondrant sur le siège arrière lorsque la carrosserie embrasse une borne en béton posée là par le hasard...

Dure journée pour les gens pressés et peu enclins aux lois de la mécanique automobile...

mardi, mars 28, 2006


Le goût du miel, sur leurs lèvres quand ils me serrent si fort et posent des baisers fougueux sur le nez, les joues, le front.
Les sourires quand ils disent "tu sens bon maman".

Un peu de fatigue aussi dans leur regard ce soir, fin des épreuves écrites pour Loulou, les demains seront consacrés aux festivités annonciatrices des prochains jours de congé bien mérités.

Fougue retrouvée pour Milo qui a définitivement - jusqu'à la prochaine rude chute - perdu le huit en mousse qui s'enroulait autour de son coup pour guérir la fracture...

Les vacances approchent. Avec elles leurs jeux dehors, les balades au bord de Meuse en vélo, les premières crèmes glacées du marchand dont la venue de la camionnette s'annonce en chantant, temps de la paresse printannière...

lundi, mars 27, 2006

Clair obscur


Un soleil jaune et haut qui ferme les yeux, touche le visage... Naïveté, pudeur et volupté. Un vent tiède qui traverse les vêtements un peu plus légers, comme une main délicate qui se faufile, caressant, entre les tissus. Rythme plus lent qui s'installe imperceptiblement pour un instant, pour un instant seulement...
Faisant front au soleil, de grosses montagnes grises de nuages chargées de grêle et de bourrasques qui déchirent le paisible. Gifle assénée par le piquant de l'eau lancée à vive allure et bousculades de rafales... La lumière est unique dans ce combat.

Envie de jus de fruits frais... A moins que ce ne soit d'une chaude soupe réconfortante, préparée attentivement, passée finement au tamis d'un robot ménager acheté vite fait au petit marché. Un bon temps pour une promenade familiale en forêt. A moins qu'il ne s'agisse d'une après-midi propice à remiser au grenier les vêtements de la saison passée devenus trop petits...
Comme le temps, l'hésitation est au goût du jour... Ce n'est finalement peut-être pas un bon jour pour décider... Juste se laisser aller.

dimanche, mars 26, 2006

Laetare


Le laetare bat son plein aujourd'hui... Nous avions prévu d'être de la fête avec les anges mais finalement le temps maussade a eu raison de notre enthousiasme... Dommage, je suis persuadée que la tempête de confettis chassera la pluie et ouvrira les éclaircies sur Stavelot... Tant pis, ce sera pour l'année prochaine. Nous avons opté pour une bonne après-midi cocoon à la maison... Et c'est très bien aussi.



Les "Blancs-Moussis", de lointains cousins blancs ?
Ils déambulent en file indienne, drapés dans une ample cape, pièce d'étoffe taillée sur mesure.
Le morceau de toile unie est plié de telle façon qu'il tombe en trois pointes. Deux coins par devant, lui battent les genoux, le troisième flotte derrière lui.
Soigneusement nouée à hauteur du cou, la cape neigeuse recouvre un capuchon de toile blanche, coupé lui aussi en une pointe dressée vers l'arrière.
Le masque du "Blanc Moussi" n'a pas de sourcils tapageurs, pas de lèvres épaisses, aucun trait burlesque si ce n'est un long nez rouge dirigé fièrement vers le ciel.
Pantalon blanc, chemise blanche, sandales blanches, clôturent cette liste de "blancs" qui donne son nom au personnage carnavalesque. Les sandales lui assurent l'aisance dans ses déplacements, l'agilité dans ses cabrioles.
Côté caractère, le blanc-moussi est satirique et amuseur public, définitivement.

D'un livre à l'autre


Je quitte Leviathan ce matin. L'écriture d'Auster a la dynamique américaine, le rythme franc et rapide, la clarté des atmosphères. La richesse intérieure complexe des personnages est dépeinte avec une simplicité déroutante. Le livre avance vite, l'histoire se tisse comme une longue, fascinante et inéluctable confession...

Ce soir, je fais la connaissance de Peixoto et je m'invite dans sa "maison dans les ténèbres"... Changement d'écriture, de sensibilité et de tempérament, visiblement.

samedi, mars 25, 2006

Parfums de saison

Dix degrés de plus en quelques jours à peine et toutes les odeurs ont changé.
Aujourd'hui, c'est celle forte de la pluie qui imprègne la terre, la pénètre et la nourrit qui baigne la matinée. Une odeur moite plus qu'humide, à demi-chaude, à demi-lourde, à demi-mouillée, à demi-graveleuse. J'ouvre grand les fenêtres, l'air pénètre dans la maison timidement, aucun vent ne le pousse, il se fait un peu prier... entre enfin et envahit l'espace. On respire mieux, on se réveille doucement.

L'odeur est aussi ce matin celle ...
du parfum d'abricot du bain des enfants,
du café qui coule trop chaud dans le bol du petit déjeuner,
de la cire froide des bougies qui ont accompagné la soirée de la veille,
des crayons ordinaires et de la sueur infantile des classes qui s'échappe soudain, comme libérée enfin du cartable lorsqu'il est ouvert furtivement pour vérifier les devoirs à faire avant la fin du week-end...

vendredi, mars 24, 2006

Le café imaginaire au nom trop long


Son intérieur a le gout de l'humidité prisonnière des murs trop épais : les rayons du soleil restent dehors. L'odeur du café tout juste torréfié taquine l'intérieur des narines. Les chaises et tables sont en bois léger, simples comme le sourire blanc de l'hôte de la maison. Le bar occupe preque l'entièreté de la pièce, robuste et sobre, lustré par les coudes et tatoué de concentricités chevauchées, vestiges des pots qu'on y partage. La conversation est facile et sincère, les sujets riches et littéraires, parfois politiques, parfois légers et drôles. Le lieu vit paisiblement, sympathique havre de paix et de partage.

Dehors, il fait doux et chaud... Le coin des amoureux attend ses invités du jour. Ils sont souriants, attentifs, complices et tendres. Ils profitent de quelques minutes ou quelques heures, pour écouter le son du vent qui secoue avec légèreté les feuilles des arbres qui bordent l'allée un peu plus loin.

Il est des lieux universels où par magie le temps n'existe plus, rien que pour le plaisir de se sentir si bien...

jeudi, mars 23, 2006

Tex Avery

Ahhhh, ces longues nuits spécialement dédiées à Mr Avery que l'on prenait plaisir à enregistrer sur des cassettes Bétamax quand j'étais enfant... Le loup de Tex Avery est bien célèbre mais vous souvenez-vous de ce chat infâme qui ne cessait de cracher son "I hate people" en se faisant marcher sur la tête par tous les passants qui l'ignorent dans la rue de la ville. D'une fusée émechée, il s'envoit sur la lune pour y apprécier une solitude réconfortante... Aaarrghhh. Les monstres y sont plus bruyants et redoutables encore que sur la terre... Il s'en revient heureux et goguenard sur la planète bleue, très vite car la seule vraie solution est d'affronter, au quotidien, ses petits démons pour trouver sa place. Enseignement caustique plein d'optimisme et de fougue. La fuite n'offre jamais de réel soulagement. Les notes de la gamme resteront toujours les mêmes, ce sont les airs que l'on compose qui se chargent d'une autre âme.

Ce soir au menu, les oeufs ont crépité avec les champignons, les tomates italiennes ont mariné avec la mozarella de bufflone... L'ambiance chaleureuse et sans manière d'un petit repas improvisé au coin d'une nouvelle cuisine, à quelques maisons de chez moi était une de ces atmosphères bienveillantes... And, You know what ? I'm happy...


mercredi, mars 22, 2006

Curiosité


Regarder à travers un trou de serrure pour voir ce que les chuchotements derrière la porte ont à raconter... Tentation dangereuse... L'homme hésite un instant, observe autour de lui pour veiller à ce que personne ne le prenne sur le fait, s'agenouille devant l'orifice soudain béant, y pose un oeil curieux et explore la vie secrète des autres.
Qu'est-ce qui l'a poussé à cette intrusion ? Personne ne le sait sauf lui.
Qu'a-t-il découvert de l'autre côté du mur ? Personne ne le sait sauf lui.
Quel sentiment le nourrit une fois que les intuitions ont pris forme et racine ? Personne ne le sait sauf lui.
Que retiendra-t-il de cette tranche d'intimité ainsi violée ?
Peut-être des réponses fragiles à ses questions...
Peut-être seulement le poids de son indiscrétion...

mardi, mars 21, 2006

Papillon


Enfermé dans son cocon depuis trop longtemps, la bouche coincée par les fils de soie, les bras et les mains liés par l'étui trop étroit, les ailes froissées et collées par les oppressions...

Aujourd'hui, la toile qui l'enserre se déchire lentement... nouvelles pages blanches à remplir, nouveaux défis à relever, plus profonds, plus vrais, plus sincères, plus ouverts au monde... Le regard n'a aucun intérêt s'il est tourné vers l'intérieur. Les jours se font plus longs désormais, la chaleur du soleil permettra bientôt de prendre un nouvel envol.