mardi, mai 30, 2006

Clin d'oeil

Parce que le temps manque pour regarder au-delà des apparences,

Parce que l'iris s'est perdu dans les clichés du banal,

Parce que les simples choses ne retiennent plus l'attention,

Parce que les yeux se contentent de regarder et ne voient plus,

Parce qu'il faut parfois la pellicule pour trouver juxtaposées, à peine esquivées derrière le réel de notre quotidien, une dimension chargée de bien plus belles images...

Chaque matin, dans les rues de ma ville, les voitures se collent le derrière, les conducteurs s'affolent du retard causé par les embouteillages...

Pourtant, à un jet de cils, immuable et superbe, la sauvage se répand, un autre monde simplement posé... juste de l'autre côté du trottoir.

dimanche, mai 28, 2006

Bonne mine...

Traitre rougeur qui couvre le visage lorsque l'émotion submerge...
Comment cacher les sentiments lorsque le visage écrit si fort en couleur vive ce que l'âme éprouve...

Les histoires secrètes se font presque transparentes lorsque la chaleur grimpe fugace le long des joues...

Ne pas parvenir à cacher, ne pas laisser planer le doute, comme si le sang, lancé à toute vitesse directement du coeur, décidait de divulguer le secret que les lèvres closes retiennent amèrement ou tendrement...

Une maladresse, une confusion, une crainte, une douleur, une douceur, une attention, une pensée, une tendresse, une caresse à peine effleurée du bout des doigts et voilà que les yeux s'embrument et que le sourire ne fait plus diversion devant le rose dense des pommettes...

Et puis tant pis, finalement pas envie de blanchir, de m'éclaircir, de m'évaporer...

samedi, mai 27, 2006

Impressions du soir

D'abord, un film, comme un prétexte pour entamer la nuit...
Une salle sombre, des fauteuils de velours, une bataille gentille pour partager les derniers M&M's cachés au fond d'un sachet froissé, tenu en balance, serré entre les doigts... à peine défendu...

Ensuite, une ballade sous la pluie légère, des montées, des détours, des escalades, des rues pavées lumineuses, des escaliers sombres, des places chaleureuses et peuplées...
Un bon repas très chaud, bien pimenté, un thé à l'odeur forte de gingembre et de savane, un goût d'ailleurs...

Enfin, une ascension vers les sommets de la ville. Pierreuse est en fête : Concert, promiscuité, un chat perdu, effarouché, qui s'enfuit, un pincement de fesses, non mais !!! La rasta-populasse a bon vivre et s'agiter devant Orfeo qui se balance au rythme de ses cuivres ensoleillés, l'ambiance est au ska... Liège est lumière orange ce soir... Même la pluie a rendu les armes, le temps d'une parenthèse bien appréciable, tellement appréciée.

vendredi... milieu d'après-midi

L'ensemble des processus de fonctionnement du service dans lequel je travaille doit être codé en cases strictes sur un logiciel capricieux pour répondre aux normes d'une certification qualité... Résultat, deux bonnes et longues journées de travail au moins, de quoi bien remplir un week-end pluvieux...
Pourtant, pourtant, après une bonne heure sur le pc... J'abdique déjà. Descente sur Liège, parapluie coincé à l'épaule, je déambule...
A la fnac, le public est toujours aussi nombreux, serré devant les bacs remplis des nouveautés et des prix verts. Ca sent les cheveux mouillés, le papier des livres neufs et le cellophane. Je craque pour Marie Warnant et Jeanne Cherhal... Des histoires de femmes, de petites trentenaires battantes et souriantes, bien belles...

jeudi, mai 25, 2006

Namur en Mai...

Les gens étaient nombreux malgré la pluie fine et interminable...

Les couleurs chatoyantes des amuseurs de rue s'éclipsaient dans des cours privées ou se blotissaient dans de minuscules chapiteaux, faute de pouvoir se répandre dans les piétonniers décidément trop humides...
Mais ils étaient là :
Le dompteur de puces qui a fait rire aux éclats et fascine par son bluff...
Les manèges tourbillonant qui ont gardé leur éternelle magie...
Les chanteurs publics et les marionettes qui égayaient les visages des passants...
Et puis surtout le sourire des anges et leur appétit vorace de curiosités.

lundi, mai 22, 2006

J'ai demandé à la lune...

Que les nuages cessent de pleurer ainsi... C'est insupportable à porter un si long chagrin à peine saccadé d'éclaircies trop brèves.
Que mes jours soient plus beaux que mes nuits.
Que la vie cesse de filer entre les doigts, comme une eau trop claire et insipide qui s'échappe et coule bien trop vite, avant même que l'on puisse y porter les lèvres pour se rafraîchir enfin.

Heureusement, mon voisin est venu m'apporter une soupe aux tomates fraîchement cueillies sur les échoppes de la batte hier et partagées autour d'un café, comme on a partagé nos enfants pour une partie de balle sur la place Saint Léonard.
Heureusement, Robert est venu me sourire aujourd'hui, Louis aussi, Stephane aussi, Alain a boudé, mais c'est plutôt bon signe.
Heureusement Gaelle est toujours aussi patiente... et si jolie.
Heureusement, Milo est amoureux de Laure et Louise chante...
Heureusement les jours ne raccourcissent pas encore.

J'ai demandé à la lune de surtout rester là haut, petite veilleuse rassurante et fiable... Qui disparaît juste le temps d'un cycle court pour mieux revenir, progressivement, lentement... En laissant au creux du ventre cette petite lumière qui refuse de s'éteindre.

vendredi, mai 19, 2006

Rites ahhhhh...


L'envolée mystique continue et je me voue ce soir à d'autres saint(e)s...
Au lieu de monter ma rue sinueuse, je la descends jusqu'à retrouver les quais du bord de Meuse. Ingrid m'a évoqué un endroit fou, minuscule écrin d'images dévouées aux causes perdues... La chapelle de Sainte Rita...

J'atteinds le quartier Saint Léonard, bifurque à gauche, tourne à droite... Aucun indice ne présage du trésor perdu au fond de sa ruelle sombre... Je cherche, je vocifère... Alors si Rita s'est elle-même perdue... Quelle cause pourrais-je enfin gagner ?

Mais la voilà finalement. Discrète, presque anodine au dehors, elle ouvre sur un immense trésor de requêtes accordées, jetées au mur comme autant de témoignages aux visages si humains, aux demandes touchantes ou futiles, aux réponses que l'humanité n'a pas su donner au désordre des vies, aux soulagements que les saintes statues ont pu accordé au mortel...

C'est étrange, le regard se perd dans tous ceux qui vous regardent, la requête reprend force devant tant de mercis étirés sur les murs... Et si ça marchait... Zip, j'allume mon cierge juste pour voir. Euh et puis finalement non... Je souffle la flamme, empoche le tube de cire et me dit que finalement il ne faut pas abuser de si jolis sorts... Je reviendrai peut-être le jour où ma cause sera effectivement désespérée...

mercredi, mai 17, 2006

l'onironautique


Ou l'art d'orienter les rêves... Une science accessible ou un accès possible bien insciensé ?
Car finalement que rêver de rêver ?
Il suffit de fermer les yeux ou plutôt de les garder grands ouverts pour affronter ses cauchemards et profiter du bonheur de ses rêves éveillés quotidiens... C'est mieux ainsi. Je ne veux plus dormir...

lundi, mai 15, 2006

Ile-umination

Tout près, à quelques maisons de chez moi, des ados se chamaillent en riant et s'enfuient en courant sur les galets ronds de la place de l'église, déserte à cette heure.

Derrière eux la porte de la batisse est ouverte, accueillant gouffre noir qui invite à la paix. Au dessus de l'orifice béant, des guirlandes lumineuses rouges et vertes dessinent une croix et une colombe... Le côté kitsche de l'invitation appelle la confiance...

Je suis parcourue d'une envie soudaine de franchir le pas... De me glisser dans l'humidité du lieu...
Quelques gospels en toge mauve, les corps lourds dodelinant en rythme, m'accueillent d'un large sourire.
Une petite vieille en robe noire se lève douloureusement de la chaise sur laquelle elle a posé ses genoux rocailleux depuis de trop longues minutes. Pas une grimace, juste la bouche un peu pincée, les yeux un peu plissés par l'effort qui la désincruste rudement de la prière.
Un curé rebondi, blanc, laiteux, comme s'il n'avait plus vu la lumière du jour depuis des siècles, troquée pour des illuminations divines sans doute, traîne le pas jusqu'à l'autel.
Les bougies sont toutes allumées dans la pénombre. Les flammes vascillent pour accompagner mon avancée discrète dans le déambulatoire.
Les uns continuent leur répétition lyrico-cahotico-harmonieuse, l'autre se courbe pour une méditation solitaire, la vieille dame est sortie...

Curieux univers propice à un long soupir, presque une prière ma main dans celle de mon fantôme... Perdue dans un tout petit coin caché de ma ville, pour la première fois depuis si longtemps, je m'écoute respirer...
Je crois que je vais m'asseoir... rester encore un peu...

dimanche, mai 14, 2006

Bibie...


Cachou, chouchou...

Je me souviens si bien du parfum de Jean-Louis Sherrer que tu portes encore aujourd'hui inlassablement et fidèlement, de sa fragrance à la fois fraîche et envoutante qui se christalisait dans la gelée du matin lorsque tu partais travailler d'Emptinal en plein hiver, lorsque le jour n'était pas encore levé.
Je me souviens de cette odeur qui envahissait la mansarde et se mêlait aux vapeurs d'essence de la voiture que tu faisais préchauffer pour en dégivrer le pare-brise. Je me souviens ces si fréquentes attentes, le nez collé à la petite fenêtre à laquelle j'accèdais couchée pour attendre ton départ, comme s'il était ultime, j'attendais le ventre noué que tu montes dans la visa pour démarrer ta journée et sortir de ma vie jusqu'au soir.

Je me souviens de quelques fous rires interminables et souvent rappelés à la mémoire quand "Lele" faisait bien malgré lui une pirouette magistrale et théatrale de saute d'humeur...

Je me souviens que papa t'appelait bibie quand tu avais trente ans et que tu souriais alors plus souvent.

Je me souviens de ton calme, de tes silences, de ta beauté élégante et un peu froide, de tes mots toujours discrets au quotidien mais si vrais et fermes lorsque les situations étaient les plus délicates.

Je me souviens de celà et de mille choses encore mais je ne me souviens pas t'avoir tenu souvent dans mes bras, je ne me souviens pas t'avoir murmuré souvent je t'aime au creux de l'oreille, je ne me souviens pas t'avoir tenu la main, je ne me souviens pas avoir caressé ta joue en te disant merci.
Alors, aujourd'hui, pour hier, demain et les autres jours, ma maman, je t'envoie sans aucune retenue tous mes sentiments d'amour au travers de mille baisers tendres. Bonne fête.

PS : Promis, au prochain été, on reprend la même photo... Tu verras à quel point on se ressemble encore ;-)))

vendredi, mai 12, 2006

Orphée...

Ce soir, réconciliation avec les sens pour un petit souper improvisé avec Michèle...
Qu'il fait bon se laisser mener par la langueur nonchalante du chef des lieux de ce resto africain hors du commun...
Orphée a le don de transporter les coeurs... et les estomacs retournés. L'ambiance de son café-resto planté sur les rives de la Meuse est inégalable.
Une vieille batisse haute et typiquement liégeoise est chargée de vestiges africains : masques, costumes aux couleurs chatoyantes des serveurs(ses) superbes aux sourires si larges et clairs, aux yeux remplis d'une douceur qui n'a pas d'âge. Le repas est magistral, comme toujours. Crevettes géantes grillées dans une sauce caramélisée, samussas narguant les bananes plantins, boulettes de viandes à la sauce relevée aux arachides... Le plateau est royal. Manque la Mwambe, ce sera pour un très prochain soir...
La conversation file doux, d'abord sous le dernier soleil de la fin de cette chaude journée, ensuite, rassurante et confiante dans la pénombre de l'intérieur convivial quand la pluie se met à tomber. Le lieu est afro-magique... Le temps n'existe plus. Petite parenthèse tellement douce et baignée de fous rires pour ce début de week-end.

mardi, mai 09, 2006

Bonne drache


... qui fait presque du bien. Des éclairs blancs qui illuminent un ciel entre gris et jaune... La vue sur les sommets liégeois, le regard à hauteur du chapeau des arbres d'un vert tout jeune, vaut le détour. Un tableau sompteux, riche et généreux, angoissant et surréaliste. Une impression de fin du monde dans laquelle on ne se sent pourtant pas angoissé. Jolie peinture impressionniste... ou même peut-être "abstractionniste"... A voir absolument pour se sentir heureux de pouvoir apprécier ce superbe décor dans lequel on vit.

dimanche, mai 07, 2006

Week-end

Un week-end tout entier dédié au farniente.
Achat d'une chaise longue et laborieux périple de montage avant de s'y allonger, épuisée, pour ces deux journées ensoleillées... Envie de rien d'autre ce week-end.

Les enfants profitent pleinement des belles heures chaudes. Le va et vient est incessant entre deux jardins et deux maisons. Celle des voisins et la nôtre. Rencontre avec une nouvelle amie... Mathilde. Une vraie petite vie de village en plein coeur de la ville. Une vraie retrouvaille avec l'extérieur, les pieds nus, les cheveux remplis d'herbes folles, les pique-nique improvisés, les peaux tièdes.

Dejeuner des deux fillettes au pied du toboggan à 9h précise, partie de playmobils chez Loulou, chatons juste nés à chouchouter chez Mathilde. Et deux chutes inévitables et tellement prévisibles de Milo à l'escalade des murs mitoyens aux deux petits mondes. Sans gravité. Se rouler bien vite dans l'herbe chaude pour un calin réconfortant guérit facilement les chagrins. Dimanche se termine par une ballade en vélo et une bonne glace. Les enfants sont poisseux de plaisir. Jolie rencontre humaine avec des gens bien généreux...

Tout va bien donc si ce n'est ce fichu coeur à l'envers.
Ce coeur qui bat si mal... Inquiète, j'y ai jeté un oeil et j'ai découvert qu'il y manquait un morceau, tombé sans crier gare... dérobé à l'envolée, discrètement, comme si de rien n'était, comme si celà n'avait pas la moindre importance. Mais, un 3/4 de coeur, ça ne veut plus, ça n'arrive plus à fonctionner... Mince alors !

vendredi, mai 05, 2006

Moi j'veux du beau

Je me souviens, je n'avais pas 20 ans quand j'ai découvert, lors d'un voyage de préhistoriens en herbe, la puissance magique de Lascaux.

Je me souviens il faisait très chaud. Le guide était adroit et bon orateur. Les exigences du site très strictes.
Bain de chaussures, long tunnel, porte blindée, bain de chaussures à nouveau... Que de précautions, pour quel trésor ? Rien que notre imagination naïve n'aurait pu soupconner.
A l'intérieur de la grotte, sur les vingt premiers mètres, une forte pente mène à la salle des taureaux. Ensuite un diverticule s'étend sur près d'une trentaine de mètres. Dans cette même salle, s'ouvre une galerie, un passage bas qui relie, d'une part, à l'abside, et, d'autre part, à la nef et à son prolongement, le couloir des félins. Autant d'étapes abordées avec pudeur, le souffle haletant, dans une obscurité complète. L'humilité envahit les corps. Toutes les mises en scènes frappent l'esprit. Le guide raconte dans le noir complet ce que l'oeil va découvrir. Les corps sont serrés dans l'espace parfois trop réduit, parfois trop large, on ne sait plus... On écoute dans un silence humide. Puis la lumière s'allume pour quelques rares minutes. Juste le temps pour l'oeil d'avaler l'invraissemblable, le si évident, la superbe du jeu des couleurs de pierres, la finesse juste des traits qui utilisaient les frétillements des flammes pour inculquer le mouvement, qui faisaient corps avec les aspérités rocheuses pour conférer le volume. L'espace ennivre les sens, les tableaux se répandent et envahissent tout autour de nous, nous appartenons aux scènes de chasse ou de rites, navigateurs insolites de ces lieux sacrés.

Je me souviens de ces quelques premiers instants au dehors, lorsque l'iris se rétrécit face aux retrouvailles avec le soleil, lorsque l'on a quitté ce voyage dans le temps, lorsque chacun est parti solitaire et sans un mot dans une direction différente pour avaler, pour digérer, pour imprimer à l'infini cette expérience bouleversante comme une empreinte indélébile, comme une compréhension implicite et évidente des origines et du beau.

mercredi, mai 03, 2006

Locomotive

Une terrasse illuminée sur la place Saint Jacques à Liège... Le soleil est couché depuis peu.

Les fauteuils entourant les petites tables rondes acceuillent les fesses des promeneurs de fin de journée qui prennent le temps. Ingrid est assise en face de moi, un scotch pour elle, un ballon de vin blanc pour moi.

L'air tiède invite aux confidences. Les choses se
rationnalisent et les volutes perturbées de mon discours reprennent une voix plus claire, plus évidente, plus terre à terre guidées par la rude franchise germanique de la petite dame dynamique. Son énergie aborde les choses sous un angle d'une émotion aiguisée et d'une évidence toute cartésienne. Résultat, les troubles chahutés se résument en questions simples et incompréhensions justifiées.

Je regagne mes pénates avec l'envie farouche de remettre les choses en place, de comprendre le pourquoi et de savoir le comment remettre sur des rails un train tout fraîchement construit par les mains d'enfants maladroits. Ca ne marche pas toujours du premier coup, ça déraille un peu au début, mais après quelques efforts, après quelques mises au point et prises de conscience, allez, dites le moi, c'est trop idiot, tout n'est pas perdu... la locomotive pourra reprendre son chemin.

mardi, mai 02, 2006

Marrée


Les vagues... Le sac, le ressac, l'écume bouillonnante crachée au sommet des hauts murs d'eau qui giflent les visages et meurtrissent les corps, le goût salé écoeurant, le va-et-vient lancinant, presque douloureux et interminable.
Et cette lune goguenarde qui persiste à gèrer le mouvement des marées, métronome blanc et froid.
Et le ciel et la plage, seuls témoins capables de supporter la lourdeur du mouvement perpétuel.
La mer ce soir n'a pas l'odeur sucrée des vacances. Elle se contente de chanter sa litanie assourdissante pour me rappeler à quel point la force de son immensité est inaccessible, grossière étendue de vase, sombre de chagrins et de la lassitude.
La mer, hier promesse si belle du prochain été me laisse dans la tête un cliché sepia dur et cassant, vide de sens et d'émotions.

lundi, mai 01, 2006

Station

J'avais presque oublié cette odeur âpre des halls de gare... Curieux mélange de béton, de sueur âcre des passants pressés et du hamburger froid.

Regarder les naveteurs et les apprécier...
les chargés de valises embarquant pour un doux long week-end ou revenant à une semaine laborieuse,
les femmes seules, leurs enfants à la main, en partance pour une destination du dimanche après-midi prometteuse de gouters dévorés au hasard d'une terrasse et aux regards pétillants de découverte,
les casqués de MP3 épargnés par la violence des harceleurs et peut-être un peu moins insouciants qu'hier dans la station de la capitale,
les étudiants en transit,
les couples de personnes âgées qui se tiennent serrés pour se faufiler sur les quais.

Et puis cette ambiance du bord de voie, ces courants d'air, les messages d'aurevoir rapidement tapotés sur les portables juste avant que le train n'entre en gare.

S'asseoir sur la banquette en velours, écouter défiler les arrêts, observer en silence les gouttes de pluie qui s'étirent en longues rivières sur les fenêtres du compartiment. Lire, fermer les yeux, apprécier ce moment privilégié de calme, perdue entre deux destinations. Juste avant de se perdre dans les couloirs sans fins de mon terminus.

Yes ...

La vue des jardins avoisinants incitait au respect et à retrousser ses manches pour que l'ordre fasse son oeuvre dans mes terrasses...


Avec un coup de mains généreux - merci à l'équipe ;-) - et de l'outillage adéquat, les heures de ce dimanche après-midi ont servi à débroussailler, retourner et défricher... Les odeurs du basilic, du céleris et de la citronelle sont remontées de la terre. Faire attention à préserver le hébé, le rosier tout jeune et les plants de géraniums sauvages qui ont survécus à l'hiver. Déplacer les narcisses pour les regrouper au pied du lilas. Sentir enfin les articulations souffrir en contemplant souriant le travail accompli. Le tableau est maintenant prêt à recevoir les couleurs du prochain été.