Bibie...

Cachou, chouchou...
Je me souviens si bien du parfum de Jean-Louis Sherrer que tu portes encore aujourd'hui inlassablement et fidèlement, de sa fragrance à la fois fraîche et envoutante qui se christalisait dans la gelée du matin lorsque tu partais travailler d'Emptinal en plein hiver, lorsque le jour n'était pas encore levé.
Je me souviens de cette odeur qui envahissait la mansarde et se mêlait aux vapeurs d'essence de la voiture que tu faisais préchauffer pour en dégivrer le pare-brise. Je me souviens ces si fréquentes attentes, le nez collé à la petite fenêtre à laquelle j'accèdais couchée pour attendre ton départ, comme s'il était ultime, j'attendais le ventre noué que tu montes dans la visa pour démarrer ta journée et sortir de ma vie jusqu'au soir.
Je me souviens de quelques fous rires interminables et souvent rappelés à la mémoire quand "Lele" faisait bien malgré lui une pirouette magistrale et théatrale de saute d'humeur...
Je me souviens que papa t'appelait bibie quand tu avais trente ans et que tu souriais alors plus souvent.
Je me souviens de ton calme, de tes silences, de ta beauté élégante et un peu froide, de tes mots toujours discrets au quotidien mais si vrais et fermes lorsque les situations étaient les plus délicates.
Je me souviens de celà et de mille choses encore mais je ne me souviens pas t'avoir tenu souvent dans mes bras, je ne me souviens pas t'avoir murmuré souvent je t'aime au creux de l'oreille, je ne me souviens pas t'avoir tenu la main, je ne me souviens pas avoir caressé ta joue en te disant merci.
Alors, aujourd'hui, pour hier, demain et les autres jours, ma maman, je t'envoie sans aucune retenue tous mes sentiments d'amour au travers de mille baisers tendres. Bonne fête.
PS : Promis, au prochain été, on reprend la même photo... Tu verras à quel point on se ressemble encore ;-)))
2 Comments:
ma puce adorée,
que d’émotions, que de sensibilité, que d’Amour dans ce message qui me ramène 25 ans en arrière.
que de regrets de ne plus pouvoir entreposer délicatement les petits savons Roger-
Gallet entre tes sous-vêtements dans la grande armoire en chêne du salon.
que d’amertume de t’avoir indiqué si souvent le chemin à emprunter, près du bonheur
du jour, quand l’atmosphère était orageuse.
que de plaisir de t’avoir vue dévaler la route d’Emptinal sur ton vélo malgré les chutes
prévisibles et les bobos inévitables.
que d’inquiétude tu m’as données lorsque tu me considérais comme “ un double “ de moi-même, le soir, observant mes moindres gestes, blottie près de la rampe d’escaliers.
que de stress incontrôlé mais pourtant vivifiant lors de la période des examens
(avec les résultats qu’on connaît...) lorsque je priais devant la bougie posée sur la
cheminée du salon.
que d’amour tu m’as procuré tout au long de ces 33 ans d’une vie de mère comblée.
gros bisous enrobés de miel.
cachou
ok pour la photo cet été ( Louise en prime, pour le trio de femmes )
j’espère supporter la pyramide...
comme je voudrais pouvoir en dire autant !!
Comme j'aurais voulu avoir une mère à laquelle dire merci, une mère à embrasser....
Une mère pleine de souvenir émouvant....
Je n'ai a la place que l'image d'une femme froide au regard d'acier et aux gestes agressifs, aux paroles pleines de reproches.... une mère pleine de douleurs...
Profite de ton bonheur et donne le aux tiens...
Il m'inspirera pour donner ce que je dois inventer tout les jours pour ne pas donner aux miens ce qu'elle m'a lègué : haine et souffrance...
merci petite sorcière blanche...
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